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الأربعاء، 10 ديسمبر 2025

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?L’Europe, principal obstacle à la paix en Ukraine

?L’Europe, principal obstacle à la paix en Ukraine

 

Abed Charef

 

Selon l’agence Bloomberg, l’Europe s’est lancée dans une nouvelle initiative en Ukraine: convaincre le président ukrainien Volodymyr Zelensky de refuser le retrait des troupes ukrainiennes du Donbass, comme le prévoit le plan de paix de Donald Trump. Une initiative conforme à la démarche européenne depuis que le président américain a changé de cap dans la crise ukrainienne, privilégiant la piste d’un arrêt de la guerre plutôt que de miser sur une défaite de la Russie.

Ce faisant, l’Europe confirme qu’elle s’emploie, de manière méthodique, à parasiter tout processus de paix en Ukraine depuis l’invasion de ce pays par la Russie. En 2022 comme en 2025, elle a fait en sorte que l’Ukraine, pourtant au bord de la rupture, s’accroche à des positions maximalistes, en se fixant des objectifs impossibles à atteindre.

Un mois après l’invasion russe de l’Ukraine, des négociations menées notamment en Turquie avaient abouti à ce qui paraissait un accord pragmatique acceptable, à défaut d’être parfait. Les Ukrainiens avaient donné leur aval, et il ne restait plus qu’à formaliser la décision, avec la signature officielle du document. Sur ce, Boris Jonhson, alors premier ministre britannique, débarque à Kiev et somme Volodymyr Zelensky de ne pas signer le document, en promettant une aide assez consistante, suffisante pour défaire la Russie. 

L’Ukraine exsangue -

Deux ans, et plusieurs centaines de milliers de morts plus tard, l’Ukraine se trouve en situation encore plus défavorable sur le plan militaire, désastreuse sur le plan diplomatique. Car entre-temps, l’armée russe a gagné du terrain, à son propre rythme, sans prendre trop de risques, tout en musclant son économie et sa puissance militaire.

A l’inverse, l’armée ukrainienne, exsangue, s’est retrouvée dans une situation d’impuissance évidente, qu’elle tente de masquer par une communication effrénée.

Mais l’Ukraine a surtout perdu le soutien des États-Unis, principal fournisseur d’armes durant les trois premières années de la guerre, et pourvoyeur d’imagerie et d’informations électronique irremplaçable.

Dans cette conjoncture difficile, le président américain Donald Trump a donné le coup de grâce, en humiliant publiquement Zelensky et en négociant directement avec les russes, pour présenter un plan de paix, qui a le mérite d’exister. Il a pour but de mettre fin à la guerre, en se basant sur la réalité du terrain, non sur les projets européens ni sur les illusions ukrainiennes. 

Une Europe guerrière mais impuissante

Déboussolée un moment, l’Europe a réagi, pour tenter de reprendre la main. Ce qu’elle faisait jusqu’à l’élection de Donald Trump tenait en quelques mots: elle entretenait la guerre, avec des soldats ukrainiens, des armes américaines et un discours guerrier européen. Trump a mis fin à la mascarade: si l’Ukraine veut poursuivre la guerre, c’est son choix. Mais les États-Unis n’offrent plus d’armes, ils vont les vendre.

L’Europe s’est alors retrouvée face à un nouveau choix. Elle n’est pas en mesure de fabriquer les armes nécessaires à l’Ukraine, et ne dispose pas des budgets faramineux pour les financer. Elle développe un discours guerrier, fait planer une menace russe omniprésente, avec un Poutine supposé prêt à envahir l’Europe occidentale. Le but des dirigeants européens est de pousser leur opinion à accepter un effort supplémentaire en faveur de l’Ukraine. Brusquement, l’Europe découvre des drones fantômes survolant les aéroports européens, parfois dans des villes où se réunissent les dirigeants du continent. D’autres drones survolent des bases militaires parmi les plus secrètes à plus de cinq mille kilomètres de la Russie.

La situation est grotesque, mais l’objectif fixé est atteint: l’opinion européenne commence à croire à la menace russe, et semble basculer en faveur d’un réarmement massif de l’Europe. La vieille recette marche encore: pour faire accepter la guerre, la peur demeure le meilleur carburant. 

Parasitage du plan Trump

Entre-temps, l’Europe a tenté de faire capoter les négociations. Elle a demandé à s’y incruster, pour les faire avorter, ce que Trump a refusé, préférant négocier directement avec les Russes pour informer les Ukrainiens après coup.

Les Européens ont aussi tenté d’encadrer Zelensky, en organisant systématiquement des rencontres avec lui ou ses représentants à chaque échéance importante. Des sortes de débriefings réguliers, pour bien s’assurer que le président ukrainien est toujours sous contrôle.

Le parasitage européen a fonctionné jusque-là. Donald Trump avait promis de mettre fin au conflit en vingt quatre heures. Près d’un an plus tard, il patine toujours, même s’il semble proche de son objectif.

Mais il faudra probablement tenir compte de la capacité de nuisance des dirigeants européens, qui semblent obsédés par la Russie. Leur démarche, pour le moment, semble de tenir pendant un an, de maintenir Zelensky et son armée à flots, y compris à un prix très élevé. 

Jusqu’aux élections de mi-mandat

Dans une année, se tiennent les élections de mi-mandat aux États-Unis, généralement défavorables au président en poste. Les Européens espèrent que Trump sera en difficulté, et qu’une majorité parlementaire favorable à la poursuite de la guerre va émerger. Il sera alors possible d’amorcer un virage, jusqu’à la prochaine présidentielle américaine à laquelle Donald Trump ne pourra se présenter. Sera alors élu un président américain fidèle la tradition anti-russe, qui renversera la tendance et retournera à la logique guerrière, espèrent-ils.

Dans ce calcul d’un cynisme rare, les pertes en vies humaines et les destructions passent au second plan. Boris Johnson n’est plus au pouvoir. Emmanuel Macron ne sera plus là. Personne ne rendra de comptes.

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